lundi 23 juin 2014

En phyto, il y a "plante" et "plante"

On entend parfois (souvent?) des gens dire que la phytothérapie, ils ont essayé, et ça n'a pas "marché".
Il peut y avoir plusieurs raisons à cela :

- Qualité de la plante: les conditions de culture, récolte, séchage, conservation, fabrication, conditionnement... peuvent jouer du tout au tout sur la qualité du produit final.
Une plante bio sera toujours de meilleure qualité, mais une plante pour tisane récoltée 10 ans auparavant aura beau être bio, elle aura probablement perdu tous ses principes actifs avec le temps... Le nom latin de la plante doit figurer sur l'emballage: une menthe poivrée n'aura pas les mêmes propriétés qu'une menthe douce!
Certains produits sont "titrés" en molécule active afin de garantir leur efficacité. Par exemple, un traitement pour la "santé des voies urinaires" (indiqué en cas de cystite) devra être titré en "PAC" (proanthocyanidines, à raison de 36mg par jour).
Les pharmacies spécialisées en phytothérapie vendent ce qui est considéré par beaucoup comme le top du top en matière d'efficacité: les EPS ou EPFS: les extraits fluides de plantes fraîches standardisés. Le pharmacien sait recommander la plante, ou le mélange de plantes, et la posologie adaptée à chaque cas.
Le prix peut être (malheureusement!) un bon indicateur de la qualité du produit: les bonnes plantes sont relativement chères! Compter environ 15 à 20 euros pour un traitement de 3 semaines.

- Composition : cela peut surprendre mais les traitements vendus au rayon "phytothérapie" des pharmacie ou magasins bio peuvent contenir d'autres substances que des plantes! Une gélule pourra contenir un certain pourcentage de vitamines de synthèse, de dérivé de lait, de conservateur... Au détriment du pourcentage du produit en plante! Personnellement, je préfère opter pour des produits les plus naturels possible, bio, des gélules végétales... Bien penser à lire les étiquettes! Il existe des extraits de plantes alcooliques, on pourra leur préférer des extraits aqueux ou glycérinés, plus respectueux du foie.

- Posologie: 100mg d'une plante de qualité par jour n'aura pas le même effet que 1g... 100mg de plantes pourront tout simplement rester sans aucun résultat, alors que 1g aura l'effet thérapeutique recherché. Si un produit de qualité reste sans effet, il est possible qu'il soit simplement sous-dosé.
Ainsi par exemple, pour obtenir un effet thérapeutique d'une tisane médicinale vendue en pharmacie, on pourra utiliser plusieurs sachets par tasse (2, 3 ou 4 selon la quantité de plante par sachet et la taille de la tasse!), sans oublier de laisser la tisane infuser le temps indiqué (voir un peu plus). Lorsqu'on achète des plantes en vrac, on peut utiliser 20, 30..., jusqu'à 50g de plantes sèches par litre d'eau, selon la plante et l'effet recherché: le dosage pour une cure longue contre les jambes lourdes pourra être inférieur à celui d'un traitement d'attaque en cas de grippe.
Personnellement, j'ai l'esprit aventureux et il m'est arrivé de monter en dose avec un sirop de coquelicot qui avait été concocté durant une formation en phythothérapie (avec une herbaliste de l'Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales). Je souhaitais en tester l'effet sur mon anxiété. J'en ai pris jusqu'à 2, voir 3 cuillères à soupes par jour et cela est allé jusqu'à me donner des vertiges. J'étais franchement shootée! A chacun d'expérimenter dans la mesure du raisonnable!

- Conditions d'utilisation : le respect de la qualité et des dosages efficaces ne suffisent pas à faire l'efficacité d'un traitement.
Un EPS d'escholtzia pourra être recommandé en cas de troubles du sommeil... Mais si l'on se couche systématiquement à une heure tardive après avoir "tchatté" pendant des heures avec des dizaines de personnes sur internet ou après avoir regardé des films violents, si l'on prend des dîners riches en graisses cuites et en sel (pizza, fromages, viandes, chips, frittes...), si l'on boit du café toute la journée, si l'on vit en état de stress permanent au travail, si les relations avec les proches sont conflictuelles, si l'on consomme beaucoup d'alcool, si l'on fume comme un pompier... Même le meilleur des EPS peinera à faire des miracles!
Si le mode de vie et/ou l'alimentation sont la source du problème, alors les plantes pourront au mieux limiter les dégâts: plus l'alimentation sera de qualité (riche en fruits, légumes et oléagineux de qualité, pauvre en aliments industriels hyper transformés), plus le mode de vie sera respectueux des rythmes naturels et de notre physiologie, plus les plantes seront efficaces.
Et comme pour les médicaments allopathiques, il peut y avoir un effet d'accoutumance. Un traitement ne devrait durer que pendant un temps limité (en général 3 semaines) et être renouvelé au besoin un peu plus tard.
Par exemple, j'ai remarqué que les plantes indiquées pour les troubles du sommeil ne sont efficaces sur moi que durant quelques jours d'affilés. Au bout de quelques jours, je dois monter en dose pour continuer à en ressentir les effets et il vaut mieux éviter de monter ainsi en dose indéfiniment (voir l'exemple du sirop de coquelicot!) et puis cela reviendrait tout simplement trop cher! Je n'en prend donc que de façon ponctuelle, guère plus de 3-4 jours de suite environ, lorsque j'ai un besoin pressant de récupérer d'une grande fatigue.

En tant qu'élève en naturopathie, j'ai besoin d'expérimenter un maximum de traitements possible sur moi (dans la limite de mes problèmes de santé!). En ce moment, je teste la rhodiola, recommandée en cas de fatigue et de stress (mes soucis majeurs!). Elle vient du laboratoire ABC de La Nature, un labo que je connais depuis plus d'un an et demi, que j'aime bien, et qui me semble sérieux. Chaque gélule contient 360mg de plante titrée en rosarine et salidrosides. Il est stipulé sur le site qu'il s'agit d'une plante d'une grande qualité et qu'une gélule par jour suffit.
J'en prend une le matin et en effet, j'ai la nette sensation que mon cerveau revit, en particulier durant la matinée. L'effet va en diminuant ensuite progressivement au cours de la journée et il peine à se faire sentir si j'ai passé une nuit beaucoup trop courte.
Je pourrais envisager de prendre une seconde gélule au déjeuner, juste pour voir, ou en cas de fatigue exceptionnelle, mais je n'irai pas jusqu'à 3, de peur de ne pas pouvoir en dormir la nuit suivante!

En cours on nous a aussi parlé des laboratoire Fenioux ou LPEV (il est possible de passer commande directement sur leur site web)... Et pour avoir testé l'un ou l'autre de leur produits, je pourrais aussi recommander les laboratoires Dietaroma ou Biothalassol (distribués dans certains magasins bio).

Encore une fois, à chacun d'expérimenter dans les limites du raisonnable! Nous sommes les premiers responsables de notre santé, à nous de la prendre en main en nous informant autant que possible, en lisant les étiquettes et, pourquoi pas, en allant demander conseil à un pharmacien compétent ou en consultant un naturopathe diplômé!.. Ou en suivant une petite formation au près d'une école réputée, comme l'Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinale... Certaines écoles de naturopathie proposent également des formations courtes, le temps d'une soirée ou d'un weekend!
Sans oublier les livres ou internet, qui peut aussi être une source fiable avec des sites comme Wikiphyto ou Mr-Ginseng.

Un autre article sur le même thème, par un naturopathe conseiller en plantes médicinales : "Lorsque les plantes ne fonctionnent pas"


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